Matière: zoom sur le coton (ép. 2)
Episode 2
Dans le premier article, nous vous parlions du coton conventionnel, des impacts de sa production ainsi que de notre choix en matière de qualité. Ici, nous allons vous parler du coton biologique en reprenant la même logique afin que vous puissiez vous faire un avis entre les deux.
Coton biologique
Pour être considéré comme biologique, le coton doit être cultivé selon des techniques fixées par des chartes et provenir d’une graine sans OGM. Il est également exempt de pesticides chimiques, d’herbicides, d’hormones de croissance et de colorants ce qui le rend très agréable au touché et totalement anallergique pour la peau. De plus, le coton biologique est réputé plus durable que le coton traditionnel car ses fibres sont mieux préservées et ne sont pas abîmées par de nombreux traitements chimiques, ce qui rallongerait le cycle de vie des produits finis.4
Côté production, les cultures biologiques ont une consommation drastiquement réduite en eau ; on parle d’une diminution de 50% pour les statistiques les moins optimistes (les critères pouvant varier d’une étude à l’autre). Ce type de culture évite également le phénomène d’appauvrissement des sols car les agriculteurs n’utilisent pas de produits chimiques, favorisent la rotation des cultures et la mise en jachère, etc. Si on reprend notre exemple du tote bag en coton de 200g, cela nous amène à une consommation moyenne de 1'500 litres d’eau et une émission de CO2 réduite de 30-40%. 1, 4, 5
Ces différences s’expliquent par le fait que les sols biologiques sont bien plus riches en matières organiques grâce à l’absence des pesticides. L’engrais naturel garde les sols biologiques sains et productifs qui retiennent plus facilement l’eau et l’humidité dans la terre. Enfin, les produits toxiques pour cultiver les sols demandent une certaine quantité d’eau afin d’être dilués, ce qui n’est pas le cas pour les plants de cotons bio. A noter également que des méthodes d’irrigation optimales sont mis en place par les cultivateurs pour limiter au strict nécessaire la consommation d’eau et ainsi limiter le gaspillage. 5
Lorsque vous achetez ou consommez des produits bio, vous aurez pu remarquer qu’il existe un grand nombre de labels différents qui « garantissent » que vous achetez bien un coton bio. Toutefois, il y a certaines zones d’ombre quant aux différents labels existants et aux appellations telles que « éco-responsable », « durable », « éthique », « conscious » qui cachent bien souvent une réalité tout autre. Soyez vigilants quant aux arguments marketing et n’hésitez pas à vérifier les certifications de votre coton organique. Le coton bio non certifié est malheureusement très souvent une illusion… Les labels en vigueur ont suscité pas mal de questionnement chez Inovacomm car, une fois de plus, il existe énormément de références qui n’ont généralement pas les mêmes critères / normes de certification. Certains de ces labels sont directement créés par les marques et d’autres sont octroyés par des organismes certifiants qui suivent des critères stricts en matière environnementale. Alors que les labels créés par les marques ne subissent aucun contrôle, les cotons bio certifiés sont, eux, contrôlés à la source et aux différents stades de la production, jusqu’au produit fini par ces mêmes organismes et parfois par des organismes externes.
Parmi les plus répandus, on trouve : OCS Blended, OCS 100, EU Ecolabel, Bio Equitable et GOTS. Amusons-nous à comparer les normes OCS 100 (Organic Content Standard) et GOTS (Global Organic Textile Standard). Toutes les deux assurent une matière première issue de l’agriculture biologique avec un système de chaine de traçabilité des champs de coton jusqu’au client final, débouchant sur la remise d’un certificat (le label GOTS allant même jusqu’à inclure des certificats de transaction à chaque étape du processus de transformation – filage, tissage, teinture, confection, etc). Jusque-là, pas de grandes disparités… 6
C’est ensuite que cela se corse… lorsqu’on aborde les problématiques environnementales et sociales liées au processus même de production du coton. Tandis que le label OCS 100 certifie uniquement que le coton est cultivé sans OGM, sans produits chimiques (engrais, pesticides et insecticides), le label GOTS reprend ces mêmes critères et y ajoute la gestion raisonnable et contrôlée de l’eau pour l’irrigation des champs, la mise en place d’une vraie politique environnementale tout au long de la supply chain, la garantie que les produits finis ont été fabriqués sans aucun produit toxique quels qu’ils soient et l’exigence auprès des fournisseurs / marques de remettre des rapports de tests de laboratoire prouvant qu’il n’y a pas de trace d’OGM dans l’ADN des cotons utilisés, ni de traces de pesticides et autres produits chimiques toxiques. Enfin, la certification GOTS garantit le respect des conditions sociales de travail basées sur les principes de l’OIT et de l’ONU. 6, 7, 8
Il est assez évident de comprendre pourquoi Inovacomm a développé ses chaines de productions avec des usines travaillant sous cette certification. Bien sûr, toutes les démarches d’amélioration et les audits ont un coût non négligeable et représentent de véritables contraintes pour l’ensemble des acteurs de la chaine de production. Mais c’est aussi un formidable levier à l’échelle internationale ! La certification est le seul moyen de pouvoir assurer une traçabilité du champ de coton au produit fini et donc d’être 100% certain qu’il s’agit bien de coton bio, tout en ayant un impact positif pour les travailleurs et la préservation de l’environnement. La certification GOTS est un gage d’authenticité et de qualité, avec un niveau d’exigence en adéquation avec nos valeurs et c’est ce que nous souhaitons proposer à nos clients.
Présentation Global Organic Textile Standard (GOTS):
https://www.youtube.com/watch?v=sAvpRJYATN0&t=28s
Sources:
4) https://www.natura-sciences.com/
5) http://aboutorganiccotton.org/fr
6) https://www.global-standard.org/
7) https://www.lesmouettesvertes.fr/
8) https://certifications.controlunion.com/
Photo: Enda pronat (ONG) ©